mardi 17 juillet 2012

Tour : est-il possible de faire plier l'équipe Sky?

Après quinze jours d'une course insipide, la réponse de quelques directeurs sportifs. Pas très optimistes...

Depuis Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Si beaucoup d'observateurs affirment que "tout est encore possible" sur le Tour de France, en particulier des événements imprévus, surtout en montagne, ils n'en cachent pas moins leur scepticisme sur la possibilité de battre Bradley Wiggins et son équipe Sky dans les cinq jours de course à venir. Voici les réponses de quelques directeurs sportifs à la question fatidique: "Est-il possible de faire plier l'équipe Sky dans les Pyrnées?"

Valerio Piva, le directeur sportif de l'équipe Katusha: "Si vous m'aviez posé la question au début j'aurais dit oui bien sûr, ils ne vont pas continuer comme cela, c'est impossible. Mais jusqu'à maintenant, ils sont très forts tous les jours, ils ont contrôlé la course sans problème, sans dépenser trop d'énergie. Ils ne seront battus que s'ils font des erreurs eux-mêmes. Sinon, ils ont trop de contrôle. Les Pyrénées ne devraient pas perturber le jeu, sauf intervention d'un élément extérieur. Peut-être la grosse chaleur qui est annoncée."

Jonathan Vaughters, manager de l'équipe Garmin: "Le plus grand ennemi de Wiggins dans les Pyrénées, c'est Wiggins. Tant qu'il tiendra psychologiquement, tout ira bien. De ce que j'ai vu, Evans ne grimpe pas aussi bien que Froome, et Wiggins et Nibali sont à peu près à égalité."

Alain Gallopin, directeur sportif de Radioshack: "Malgré l'abandon d'un solide équipier comme Kanstantsin Siutsou, dès la 3e étape, les Sky s'en sortent vraiment très bien. C'est un Tour pour un chronoman, donc pour Wiggins. Avec plus de 100 kilomètres de chrono, un grimpeur partait avec un handicap de 7-8 minutes. Mais on est dans le dernière semaine du Tour. Si le dixième attaque, il va faire peur au cinquième, pas au leader. Et c'est l'équipe du cinquième qui va travailler, pas celle du leader. Il y a beaucoup d'intérêts qui font que la maillot jaune aura l'aide indirecte des autres équipes. Et puis, il y a Sean Yates (directeur sportif de Sky, NDLR) dans la voiture. Il a travaillé des années avec Johan Bruyneel et Armstrong. Il sait comment gérer un Tour. Il a l'expérience, il ne fera pas d'erreur."

Bjarne Riis, le manager de l'équipe Saxo Bank: "Il a quelques bonnes cartes à jouer, notamment l'Italien Vincenzo Nibali. Je pense qu'il monte en puissance, peut-être que je me trompe. Tactiquement, il n'a pas été mauvais. Il est bon descendeur et il y a des bonnes descentes qui arrivent, notamment vers Luchon mercredi."

Stefano Zanatta, directeur sportif de l'équipe Liguigas (celle de Nibali): "Notre objectif est une place sur le podium à Paris. Vincenzo a du caractère et est agressif par nature. S'il a les jambes, il attaquera. Tout ce qu'il peut faire, c'est essayer de son mieux. Mais chacun peut constater la cohésion d'ensemble de l'équipe Sky. Ils sont vraiment très forts."

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