jeudi 12 juillet 2012

Tour : les explications de Pierre Rolland après sa victoire

Voici les propos du Français Pierre Rolland lors de sa conférence de presse, après sa formidable victoire, au sommet de La Toussuire.

Depuis La Toussuire (Savoie).
"Roi des Alpes? C'est quand on a gagné dix foix. J'ai vingt-cinq ans et j'ai gagné deux fois. Ca fait six mois que je rêvais de cette étape. Elle me hantait depuis la présentation. C'était l'étape la plus dure. Et la plus belle. Son profil ressemblait beaucoup à celui de l'Alpe (d'Huez). J'avais imaginé tous les scénarios. Je suis allé au bout de moi-même. Je n'avais plus de jambes, seulement la tête. L'année dernière, j'avais gagné en jouant tactique contre (Samuel) Sanchez et (Alberto) Contador. Là il fallait que j'assume d'être favori dans l'échappée. Dans les derniers kilomètres, j'ai pensé à tous les sacrifices que j'ai fait depuis six mois. J'étais conditionné, c'était tout pour le vélo. Je n'ai pas vu mes amis, pas un anniversaire. A force de marteler... Ce matin, j'ai encore parlé à mon entraîneur qui me disait "là, fait comme ci, et là fait comme ça". Ce matin, dès que je suis entré dans le bus, on m'a dit "c'est ton tour, c'est ton tour !". J'avais reçu quantité de messages me disant "c'est ton étape". En fait on pense à plein de choses. A Virenque qui communiait avec le public...

"Ma chute dans la descente du Col du Mollard, ce n'était pas grand chose, ça ne pouvait pas me déstabiliser. J'ai juste pensé à ma maman en me disant "pourvu qu'elle ne regarde pas.
J'ai eu trop de malchance dans ce Tour pour lâcher. Par rapport à la chute de Metz (où il avait perdu plus de deux minutes, NDLR), ce n'est rien. C'était seulement des écorchures sur le vélo. Cela fait encore plus beau sur la photo. Au niveau émotionnel, c'est difficile de vivre de tels écarts. On passe d'une émotion à une autre. En trois semaines, on vit tout, premier, dernier, avoir froid, crever de chaud... Je suis passé d'une peine immense à un bonheur... Mon métier, c'est ma passion. J'arrive à avoir des résultats et le public me le rend. Il y a un échange magnifique. Maintenant on peut prendre plus de risques puisqu'on a déjà gagné.... J'espère ne pas m'arrêter là, même si deux étapes en deux ans c'est un peu inespéré. Celle de l'an dernier, c'était un gros déclic.»

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