samedi 22 septembre 2012

UCI : McQuaid veut-il vraiment "éradiquer" le dopage?

Le président de l'Union cycliste international reconnaît une "vraie culture du dopage" dans son sport mais refuse une commission spéciale pour faire toute la lumière...

Pat McQuaid.
En marge des championnats du monde, qui se tiennent jusqu’au dimanche 23 septembre aux Pays-Bas, le président de l’UCI, Pat McQuaid, a tenue une conférence de presse pour évoquer l’un des sujets les plus sensibles du moment. Le dopage, bien évidemment… L'homme est d'abord revenu sur le cas Lance Armstrong, puisque tous les observateurs s’étonnent de la lenteur de la décision des instances mondiales concernant le lourd dossier de l’Américain. Pat McQuaid a annoncé que l’UCI n’avait «pas l’intention d’aller en appel» pour contester la décision de l’USADA (l’agence antidopage américaine), sauf, bien sûr, «si l'examen des documents devait révéler un problème important». McQuaid a par ailleurs confirmé que sa fédération attendait toujours de l'USADA la «décision motivée» et le «dossier complet de l'affaire Lance Armstrong». Rappelons que le septuple vainqueur du Tour de France (1999 à 2005) a vu ses résultats sportifs ni plus ni moins annulés par sa fédération à partir de 1998 pour cause de dopage. McQuaid: «Il n'y a pas de délai réglementaire pour que l'Usada nous transmette ce dossier. Nous aurons ensuite 21 jours pour prendre une décision.»
Alleluia.

Et puis, mine de rien, Pat McQuaid a par la suite confirmé au monde entier que l’instance qu’il dirige n’était pas prête à l’aggiornamento que nous attendons tous. L’homme, bien évidemment, a assuré qu'il comptait bien «poursuivre la lutte antidopage», puisqu’il existe, selon lui, ce qu’il appelle «une vraie culture du dopage». «Nous sommes en train de l'éradiquer, mais il faut du temps», a-t-il ajouté, avant de tuer dans l’oeuf une idée sur laquelle nous comptions beaucoup: la commission spéciale afin de faire toute la lumière sur le passé sombre du cyclisme ne verra finalement pas le jour…

«Le comité directeur de l'UCI a discuté de l'hypothèse d'une opération comparable à ce que l'Afrique du Sud a connu à la fin de l'apartheid avec la commission Vérité et Réconciliation, a expliqué McQuaid. La conclusion a été que ce serait tout d'abord inapproprié de prendre toute mesure tant que l'affaire USADA/Armstrong est en cours. On n'est pas du tout dans la même situation que pour l'Afrique du Sud et l'idée a été abandonnée.» Notons que l’UCI a heureusement repoussé l'idée d'une amnistie générale, même si une motion a été étudiée pour «tourner le dos au passé».

C'est donc sans surprise que l'UCI reste, une fois encore, au bord du chemin. Ne le cachons pas. La création d’une commission pour enquêter sur le passé était pourtant une occasion historique de comprendre les mécanismes qui ont conduit à toutes les dérives, durant deux décennies. Combien d’hommes toujours en place, dans les équipes professionnels, dans les instances fédérales, auraient eu à rendre des comptes? Ceci expliquant sans doute cela…

Pat McQuaid, à la tête de l'UCI depuis 2005, a enfin déclaré qu'il serait candidat à un nouveau mandat de 4 ans. Est-ce vraiment souhaitable?

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